Au pied de la marche

 

J’aurais bien cru pourtant marcher!
D’un pied sans jambe et sans contour,
Sentant le vide tout autour,
Qui semble une place chercher.

Je ne sais où, ne sais comment
Le reposer commodément
Et former la marque qui n’est,
Du pas de ce pied que je n’ai.

D’un geste tant recommencé
Me voilà si peu avancé
Sur la route vide, diffuse,
Là où le réel se refuse.

A la question renouvelée
La poésie répond zélée,
Indique au pied désespéré
Un but à sa course éthérée,

Ainsi son endroit est en vers,
A rien ne rime s’il n’y sert.
Tant pied de nez que de poète,
Il ne fait marcher que ma tête.