Sans rebord, sans rivage,
Juste ourlée de nuages,
Elle noie l’horizon,
Egare la vision.
La couleur séduisante,
L’impression scintillante,
Du ciel, de sa lueur,
N’est que rejet flatteur.
Sous ce bel artifice,
Insoupçonnés surgissent
Des ondes monstrueuses,
Des vallées ténébreuses,
Des embruns, des écumes
Et des nuées qui fument.
Les courants se bousculent
Et les crêtes basculent.
C’est une mer immense,
Insondable puissance,
Qu’en moi je sens gonfler
Et ne sais refouler.
Elle est, là, toute entière,
Au bord de ma paupière,
Dans la perle brillante
D’une larme naissante.