La fleur des mâles

Depuis toujours était ce pot
Banal en vérité, pas beau.
Nulle vie jamais n’a germé,
Levant de ce sable grossier.

Mais soudain, une esprit subtil
Saisit cette coque inutile,
Poussant hors de son sol alors
Un tronc épais, nerveux et fort.

De cette improbable naissance,
En rond et formant une danse,
Six pétales rudes s’entrouvrent
Et leur cadeau précieux découvrent.

Trois femmes en forme de symbole
Aux bras, volutes qui s’envolent,
S’offrent au brûlant désir charnel
Sinon à l’amour passionnel.

C’est alors l’envers de l’image
Qui montre l’endroit des visages,
Viriles figures figées,
Du désir mortel détournées.

Le vide des yeux repentis
Fixe une trace d’infini.
Elle n’était pourtant pas si mal
L’idée d’être aimées par six mâles

1997

Terre cuite, peinture à l’huile, cire.
Fil de laiton.
Sable, plâtre.
Socle en ardoise et pierre.

H : 46 cm.
L : 25 cm.
P : 24 cm.