Tout en frôlant les galaxies et les étoiles,
Flottant, partout, aussi légèrement qu’un voile,
Je succombais, seul dans un cosmos irisé,
A ce bonheur d’un rêve ancien réalisé.
Libéré, enfin, des terrestres pesanteurs,
Détaché de sa chair, affranchi des lenteurs,
Mon corps ethéré s’étendait immensément,
Sans nulle autre limite que le firmament.
Mais deux points ont alors bousculé l’univers,
Deux trous, plus grands et plus noirs, lentement ouverts
Dont l’attirance insensée ne put m’éviter
Ce moment ultime d’extrême gravité.
Passant l’horizon immobile de ma vie,
Juste avant la chute, étourdissante, infinie,
Ai-je pu reconnaître dans ce noir qui brille
Les puits fatals de ton regard, de tes pupilles.