La saison de la liberté

Serait-ce aujourd’hui la saison pour celle
Qui de la prison que la raison scelle,
Monte, insolente, au barreau s’enrouler,
Epanouir sa fleur tant refoulée ?

De liberté on lui donne le nom,
Combien de jours aura-t-elle à fleurir ?
Ne peut-on redouter qu’au premier non
Sa robe fraîche ne se voie flétrir ?

Maintenant c’est du barreau enlacé
Que vient l’idée d’être libre; déplacée !
Des pétales de rouille iraient un jour,
Pour sa liberté, s’ouvrir à leur tour ?

Alors, plus loin un bouton se prépare
Pour ce temps qui ne viendra que plus tard.
Qui donc l’attend avec cette impatience,
Lui qui n’existe que de son absence ?

De leur condition, la grille et la fleur,
ne peuvent sortir, leur être nier.
De saison? la liberté naît et meurt
Seulement où l’homme est le jardinier.