La dentellière

Tout en dentelle, filet de délicatesse,
C’est ton arme absolue, ta nasse chasseresse.
Avec soin et patience, tu l’as ouvragée,
Dans l’espoir de l’esthète inconséquent piéger.

Retroussant ses bords et par ses festons livrée,
Tu viens t’épanouir comme une fleur givrée.
En son cœur, rougies d’ une incandescence lisse,
Tes lèvres forment l’irrésistible prémisse

De la coiffe dont les flammes impétueuses
Embrasent ton masque à l’expression vertueuse.
L’incendie qui se propage, brûle et rugit,
Ne révèle qui le nourrit, d’où il surgit.

Du butin dissout dans tes vagues en folie,
Restent seuls des fantômes de roses pâlies.
Alors que s’attarde le brasier emphatique,
Tes yeux déjà me fixent d’un jade hypnotique.